jeudi 23 octobre 2008

Broome Broome 5143


Nous avons quitte les eaux temperees de Ningaloo pour la poussiere rouge de Karijini et la torpeur brulante de Broome ou nous sommes arrives a la fin de notre periple apres plus de 5000 km.

Ningaloo vu de dessous, c'est surtout impressionnant par la taille et la quantite de sa faune que par ses coraux. Etonnament le site de plongee de loin le plus interessant se trouve sous le Navy Pier, une plateforme construite par l'armee americaine dans les annees 60 et ou nagent des bancs de barracudas, de carangues, des enormes requins nourrices, des merous d'1m50. Mais le must, c'est d'entendre le chant des baleines en observant tout ca. Apres 50 min nous sommes frigorifies, l'eau n'est qu' 23 degres, ca nous rappellerait presque Marseille! Mais nous sommes vite rechauffes par le soleil cuisant sur la plateforme, avec en prime les baleines et les dauphins, n'en jetez plus c'est trop!

Cette premiere plongee nous a donc bien mis en appetit pour la suite qui ne s'est malheureusement pas revellee aussi prometteuse. Surtout a cause d'un centre de plongee stupide. On vous passe les details, mais avis a nos amis plongeurs qui se rendraient a Ningaloo : ne plongez pas avec "Ningaloo Reef Dreaming" hormis pour le Navy Pier qu'ils sont les seuls a proposer, et seule plongee vaille vraiment le coup.

Cet episode contrariant n'a cependant pas altere notre sejour dans le coin. Au contraire, nous avons ete emerveilles de la beaute du Parc National de Cape Range ou nous avons passe 4 nuits. Quand nous sommes retournes a notre camp a la tombee de la nuit, nous avons compte 264 kangourous sur la route! Nous avons mis pres de 2h pour couvrir ces 50km, on vous laisse calculer notre vitesse de croisiere. Nous avons aussi vu un serpent tres tres mechant sur cette route, nous ne sommes pas sortis du van pour la photo!

Nous avons quitte nos amis de Cape Range et l'Ocean pour penetrer dans l'interieur des terres (rouges) en direction du Parc National de Karijini. La route est longue et belle, mais vraiment deserte, et c'est la que nous tombons en panne. Le moteur fait teuf teuf teuf, impossible de redemarrer. Nous arretons la premiere voiture, un type un peu paume qui n'y connait rien en mecanique mais n'ose pas nous laisser. Nous arretons la deuxieme voiture, un couple d'allemands sympas qui ne peuvent pas nous aider non plus mais tous nous soutiennent le moral. Quand soudain, comme par miracle le moteur redemarre. Tout le monde reprend la route, les allemands derriere nous pendant quelques km histoire de s'assurer que tout va bien. Eux ont un 4*4, pas nous, donc ils prennent le racourci alors que nous continuons sur le goudron en direction de Tom Price, ville miniere ou l'on dirait que tout le monde travaille, mange, dort a la mine. Drole d'ambiance. A la sortie de la ville, il est 17h, le jour commence a decliner, teuf teuf teuf, re-panne. Vendredi soir, les 4*4 quittent la mine avec la joie (et les bieres) du week-end. Et quand on vous disait que les australiens sont vraiment sympas, voila qu'une voiture s'arrete sans qu'on ne demande rien cette fois. Trois mecs en bleus de travail qui ont fini leur semaine de dur labeur et ont deja commence a attaquer le week-end nous proposent leur aide. L'un d'eux est reparateur des machines de chantier, il ne pouvait pas mieux tomber! Il constate tout de suite le probleme au niveau de la pompe a essence, bidouille un truc a la Mc Gyver (que Jerome observe bien), hop le moteur redemarre et lui a gagne un couteau suisse.

Le lendemain nous sommes a Karijini, la route bitumee cede la place a la piste en tole ondulee qui laisse une couche de poussiere rouge tenace sur tout l'interieur de notre van, qui n'est rappelons le, etanche a rien. On jalouse les allemands avec leur gros 4*4 bien hermetique! Mais la beaute des lieux suffit a nous faire oublier les menus desagrements. Il fait une chaleur torride et on a du mal a croire que cela puisse etre innonde la moitie de l'annee. Les gorges sont spectaculaires, nous offrent un peu de fraicheur, et de tres belles ballades. Nous y passons 2 jours, et le deuxieme jour, teuf teuf teuf again. Sur la piste desertique en pleine fournaise dans la montee. Julie arrete la premiere voiture qui passe, pas de bol, ils n'ont pas l'air de vouloir nous aider. Alors Jerome met les mains dans le moteur, et apres quelques longues minutes de bidouillage a la Mc Gyver pendant que Julie a le pied au plancher, ca marche! Mais ces pannes de moteur ne nous rassurent pas trop, surtout dans les coins paumes. Et aussi parce que l'on n'a pas tellement le droit de sortir de la route principale qui longe la cote avec le van...

Nous decidons donc de revenir vers la cote, au-cas ou on devrait appeler le road assistance, et nous foncons vers Port Hedland. Jerome devra mettre encore deux fois les mains dans le moteur, mais nous arrivons sains et saufs a No Man's Land, Port Hedland. Le camping est ferme, bien sur, mais bon la douche est bonne quand meme. Le lendemain, un petit tour chez le garagiste. D'apres lui, on peut repartir mais on n'a pas l'impression qu'il a fait grand chose. En effet, 80 km plus tard, teuf teuf teuf, Jerome garde le pied sur l'accelerateur et ca passe! Le hic c'est qu'on ne peut plus s'arreter, meme pour faire pipi.

Nous faisons halte a 80miles beach. Paradis des pecheurs et des amoureux de couchers de soleil. Jerome nous fait l'honneur de nous attraper une petite raie leopard. Elle est belle, mais il faut la remettre a l'eau, Julie se fait un bad trip "il a fait bip bip et il a coule comme une pierre". C'est bien joli mais un peu dangereux ces betes. Apres une nuit de repos bien merite, nous prenons notre courage a deux mains pour faire les derniers km qui nous separent de Broome sous un soleil de plomb. Encore une ou deux fois teuf teuf teuf, rien d'alarmant, et nous arrivons a bon port avec deux jours d'avance, mais deshydrates. Nous nous relaxons a cable beach, allons nous baigner (en faisant attention aux meduses, hein Swen) et pour le plus grand regal de nos fideles lecteurs, mettons a jour notre blog... ( Ca nous fait toujours tellement plaisir de lire vos commentaires.)

Apres avoir rendu "le WRECK" (malgre les 578000km et les nombreux orifices, elle aura quand-meme bien tenu le coup), nous partons pour Sydney. Souvenir souvenir pour Jerome et decouverte pour Julie.

dimanche 12 octobre 2008

Down under


Nous avons franchi l'equateur et sommes arrives a Perth il y a 2 semaines. Jerome en est encore tout desoriente et se trompe toujours de cote quand il s'agit de reprendre la "Coastal Highway"... Mais il faut dire qu'il conduit comme un chef, le volant a droite, les vitesses a gauche et les pedales pas alignees (Julie a essaye de conduire sur 100m, un massacre, donc elle ne se moque pas).


Mais revenons a Perth ou nous avons ete accueillis comme des papes par Todd, notre copain australien rencontre en Thailande. On a ete aux petits oignons chez lui dans sa jolie maison ou nous avons fait une orgie de viande rouge et de vin rouge, le bonheur total! Perth est une ville tres agreable ou il fait bon vivre et ou decidement tous les australiens que nous rencontrons, sans exception, sont hyper sympas. Deja on adore l'Autralie. En plus c'est le printemps, il y a des fleurs partout et des arbres magnifiques jamais vus ailleurs. Bon il y a aussi des araignees tueuses. Jerome a vu sa premiere "red back" dans les toilettes d'un roadhouse. Mais quesako un "roadhouse"? Comme son nom l'indique, c'est une maison au bord de la route, plus precisement LA maison au bord de LA route (il n'y en a qu'une, on ne peut pas se tromper), un genre de station-service-superette-fast-food perdue au milieu de rien. Rien a plus de 150 km a la ronde, rien de rien.

Nous avons pris possession de notre campervan rock'n roll attitude que Jerome a baptise "le wreck". 576,000 km au compteur, des portes qui ne ferment pas bien, des fenetres qui ne se ferment que par appel d'air (il nous a fallu plusieurs heures pour decouvrir la combine) et un coffre qui n'est pas etanche. Vous nous direz, c'est le desert et il fait 40 degres, pourquoi avoir besoin d'un coffre etanche? Et bien parce que premierement dans le desert, il y a du sable, et deuxio a Perth c'est le printemps et il a plu enormement lors de notre expedition dans le sud ouest de l'Australie.

Car oui, nous sommes aussi alles dans le sud. En s'appretant a faire les 3000 km qui separent Broome de Perth de Broome, on s'est dit qu'on n'etait pas a 800 km pres. Et ca en valait vraiment la peine, absolument sauvage et magnifique. Une cote dechiree avec des falaises qui tombent sur un ocean demonte, paradis des surfeurs avec des vagues de 3m qui font flipper. Des fleurs de toutes les couleurs par milliers, des vignobles, des arbres immenses, du vent, et des kangourous partout. Nous avons dormi dans la tempete dans notre super van pas etanche et nous sommes reveilles face a l'ocean dechaine, c'etait magique.

Puis retour sur la grand route direction le nord, ou, puisque tout est inverse ici, il fait de plus en plus sec et de plus en plus chaud.

Premiere etape, le Parc National Yanchep, car Julie voulait voir des koalas, pour lesquels le Parc est connu. On y a vu les petits koalas bien sur, des tonnes de kangourous avec des bebes dans les poches, une tortue a long cou et un lezard a langue bleue. La Julie a aussi decouvert pourquoi Pete, autre copain australien rencontre en Mongolie, dit que le plat national australien est le barbecue. Il y a des barbecues publics au gaz partout, la grande classe. On passe chez le boucher et a la ferme ou l'on achete des legumes, et zou direction les parcs.

Deuxieme etape, les fameux pinnacles du Parc National Nambung pres de Cervantes. On s'est ballades autour de ces formations rocheuses au milieu des dunes au coucher du soleil, un vrai decor de science-fiction, paysage irreel. Et c'est a partir de la que ce n'est plus vraiment le printemps. Il fait chaud, tres chaud.

Troisieme etape, le Parc National de Kalbarri (oui, on a comme une obsession pour les parcs nationaux, et d'ailleurs on a fini par prendre un "pass"). Pour s'y rendre, nous avons brave les recommendations de l'office du tourisme qui nous conseillait de n'y aller qu'en 4*4. On y est parvenu, mais au prix d'une route tape-cul qui nous a secoues comme des pruniers, a 20 km/h pendant qu'on mangeait la poussiere de tous les 4*4 qui nous doublaient... Mais ce n'est meme pas la qu'on a creve, non non, on a creve le lendemain sur la grand route, en plein cagnard. A Kalbarri nous avons fait une petite marche de 4h autour d'une gorge. La il faut savoir qu'il y a une chose qu'on n'aime pas en Australie (ni au Mali d'ailleurs), ce sont les mouches. Des nuages de mouches, qui se posent partout, mais surtout au coin des yeux, des narines et de la bouche. Tellement insupportables qu'on a fini par s'acheter un filet a mouches a mettre sur son chapeau. On a peut-etre l'air ridicule, mais c'est nettement plus confortable. Cela dit a Kalbarri nous n'avions pas encore fait l'investissement miracle, nous etions donc constamment harceles par des nuees d'insectes, surtout a l'arret. Donc nous avons mange notre pique-nique en marchant, pour d'echapper aux mouches.

Apres Kalbarri, les canyons et les mouches, direction Shark Bay. A Shark Bay il y a apparemment enormement de requins, tigres surtout, mais on n'en a pas vus (ouf, et on ne s'est pas baignes non plus...). A Shark Bay nous sommes partis a la chasse aux dugongs en catamaran de course, c'etait grandiose, tout autant la navigation que les dizaines de dugongs qui nageaient sous la coque. Dans les eaux turquoises nous avons aussi vu des dauphins et des tortues, et dans le sable rouge un gros varan (enfin, pas aussi grand qu'a Komodo non plus!), des grosses araignees et plein de petits lezards.

Puis nous avons continue notre route vers le nord, faisant etape a Coral Bay ou nous avons du payer 30 dollars pour une place de parking a cote d'une caravane qui ecoutait Celine Dion a fond les ballons. Demandez nous pourquoi on prefere le camping sauvage apres ca... Le lendemain matin, on n'a pas resiste a mettre les tubas malgre la temperature glaciale de l'eau (24 degres). Il y a beaucoup de coraux mais ils ne sont pas tres colores, et Jerome a failli se faire attaquer par un snapper a la sortie. Et oui, quand on nourrit les poissons pour les touristes, il ne faut pas s'etonner.

Nous filons au Parc National Cape Range ou l'on peut camper into the wild pour un cout minimum et moins de gros bus fans de Celine Dion. La c'est le paradis, sauf que pour y aller il faut slalomer entre les kangourous (oups, "Jerooooome, je t'avais dit de rouler moins vite", mais bon il s'est releve). Nous decouvrons le camp au lever du soleil, c'est superbe. Nous passons la matinee a observer les baleines qui migrent vers le sud avec leurs petits en soufflant et en sautant en l'air, sans compter les tortues et les dauphins qui chassent. Et on ne vous raconte pas les petits oiseaux bleus, les lezards et les familles d'emeux sur la plage. Un vrai paradis.

Nous nous appretons maintenant a nous immerger a Ningaloo Reef. La prochaine fois on vous racontera a quoi ressemble ce petit monde vu de dessous.