lundi 23 mars 2009

Retour au Pacifique


Une nuit de bus, et nous voila redescendus au niveau de la mer, en plein desert. Pas pour longtemps, aussitot arrives, aussitot embarques dans un petit avion a helice. Seul moyen de veritablement apprecier ces figures magiques. Encore un grand mystere de l'humanite, personne ne peut reellement expliquer ce que representent ces lignes parfaites : calendrier astronomique, cultes religieux, extra-terrestres...?

C'est parti pour 35 min de vol au dessus des lignes de Nazca. Non non non, ce n'est pas un petit vol tranquille. Un virage a gauche pour les passagers bien appuye a gauche et un autre encore plus prononce a droite pour les passagers de droite. Bon Jerome a de la chance, il a la place du co-pilote.

Apres avoir vu, entre autres, la baleine, le cosmonaute, le singe, le chien, l'araignee, le colibri, le condor, l'arbre et les mains, nous prenons le chemin du retour. Le pilote etant sympa commence a faire une ou deux petites acrobaties. Nous sommes ravis. No, no, no, crie l'anglaise qui est avec nous. Elle est vraiment pas drole celle la....



Nous reprenons la route en direction de Lima et faisons etape a Paracas apres une visite eclair a Pisco, ville sans interet et tres bruyante. Pour je ne sais quelle raison, nous voulions absolument aller a Pisco. A la station de bus de Paracas, Jerome a saoule le chauffeur du bus pour qu'il nous depose au bord de la panamericaine a 27km de la et d'ou partent des minibus pour Pisco. Arrives a Pisco, le fiasco, c'est moche et il y a 45 personnes qui nous sautent dessus et nous harcelent. Il ne doit pas souvent y avoir de touristes par la. Illico, on prend un taxi, retour a la case depart, Paracas.

A cote de Pisco, Paracas nous semble etre un petit paradis. C'est tout petit et bien tranquille avec sa plage a pelicans et ses terrasses a ceviches au coucher du soleil.

Au loin les iles Ballestas, surnomees les Galapagos du pauvre. Elles meritent le detour. Quantite d'oiseaux, de lions de mer nous offrent un spectacle de toute beaute. Le tour est un peu court. Nous serions bien restes plus longtemps parmi les bebetes.

En bons amateurs de vin, nous nous dirigeons ensuite vers Lunahuana, le village viticole de la region. Nous nous rejouissions de pouvoir deguster les cepages locaux au milieu des vergers. Ben, comme Pisco, le fiasco! Le village a ete devaste il y a deux ans par un tremblement de terre, mais outre les batiment detruits, qui conferent a la ville un sentiment d'abandon, le vin n'y est vraiment pas bon (contrairement au pisco sour, que nous degustons sur la place pour nous consoler). Nous repartons pour Lima le lendemain matin aux aurores.
Sur le conseil de nos amis Limenos, nous choisissons le quartier de Miraflores pour poser nos bagages. C'est assez agreable et nous y passons 3 jours avant de prendre notre vol pour Quito.

Nous avons beaucoup marche dans differents quartiers de cette ville tentaculaire ou vivent 9 millions de personnes. Nous visitons encore des eglises et un monastere ou nous decouvrons les squelettes de 25'000 personnes dans les catacombes, bbrrrr.

Prochaine et ultime etape, l'Equateur.

samedi 7 mars 2009

Sur la route des Incas

Nous voila maintenant a Puno, au Perou. La ville n’a pas grand chose d’interessant si ce n’est un petit village d’iles flottantes du peuple Uros situe a quelques kilometres de la.

Il existe deux villages d'iles flottantes. Un tres proche de Puno, qui est le village touristique, et un autre plus loin qui n'accepte pas la visite des touristes. C'est donc dans le premier village, compose de 55 iles que nous nous rendons.

Nous sommes recu par le "chef" de l'ile qui nous donne une presentation detaillee sur la construction des iles faites main avec une sorte de roseau, la totora, et de leur mode de vie. Nous prenons un bateau lui aussi en totora. La construction d’un bateau prend environ 1 mois, mais malheureusement la totora s’abime vite et il y a de nos jours de moins en moins de bateaux de ce genre. Sachant que le peuple Uros vit exclusivement du tourisme, il est difficile de ne pas faire l'acquisition d'un objet artisanal dont on nous a fait l'article. C'etait un moment agreable, mais on avait un peu l'impression d'etre au zoo.

Apres cette courte etape, et pendant que nous sommes encore habitues a l’altitude, nous prenons la route pour Cusco, l’ancienne capitale Inca. Des notre arrivee, nous sommes veritablement eblouis par cette ville etonnament bien conservee. Les innombrables eglises et maisons coloniales construites avec pour fondations des murs Incas d’une superbe precision sont les beaux mais tristes temoignages de l’heritage colonial espagnol. Nous sommes sous le charme de cette ville ou nous passons plus de temps que prevu.

De Cusco, nous partons en train pour Aguas Calientes, point de depart pour le Machu Picchu. Nous y sommes parvenus sous une pluie fine avec une horde de touristes par bus au petit matin. Apres avoir vu les lieux et l’arrivee du chemin de l’Inca, nous regrettons de ne pas avoir effectue la randonnee mythique. Ca doit etre super impressionnant d’arriver par le haut et de decouvrir, apres 4 jours de marche, le site, la en entier sous ses yeux, avec en plus certainement l’impression de l’avoir merite.
Cet endroit est magique, on se croirait presque dans les nuages. Les ruines sont belles, mais c’est surtout l’emplacement qui les rend fabuleuses. Pour meriter un peu notre Machu Picchu, nous gravissons le Huayna Picchu, le rocher qui surplombe le site.

Pour ce qui est de l’architecture et des constructions Incas, les sites de Saqsaywaman, Pisac, et Ollantaytambo n’ont rien a envier au Machu Picchu. Ils sont meme a certains egards plus impressionnants. Des murs d’enceinte avec des pierres de plusieurs tonnes de plus de 2m de haut dont la taille elaboree semble avoir ete faite au laser nous laissent perplexes. Mais comment ont-ils pu realiser de pareilles constructions avec les moyens de l’epoque?

Outre les constructions de palais et de maisons, ce peuple maitrisait l’art de la culture en terrasse et de tout son systeme complexe d’irrigation. Les sites de Moray et de Tipon sont des exemples vivants de leur ingeniosite.

Mais Tipon est aussi la capitale du cuy, le cochon d’inde roti. Si il y a bien un endroit ou il faut gouter le cuy, c’est la. Il est prepare dans la plus pure tradition, c’est a dire eleve au grain, fourre au huacatay ( une herbe tres aromatisee dont le gout vous hante des heures durant) et roti au feu de bois. Il n’y a pas photo, ca ne vaut de loin pas un bon poulet roti.

Puis il nous faut malheureusement quitter Cuzco, nous prenons la route pour Arequipa et le canyon de Colca. Arequipa, surnommee la ville blanche en raison de la pierre volcanique blanche utilisee pour la construction de presque tous les batiments, se trouve au pied de trois volcans dont le plus proche est encore actif. Apres une journee de visite de la ville, de ses eglises et de son monastere, nous partons pour deux jours dans le canyon de Colca, dont l’attrait particulier est d’etre le deuxieme canyon le plus profond du monde et d’abriter ainsi une population d’une cinquantaine de condors.

Nous disons au-revoir aux vigognes, alpagas, viscaches, llareta et paysages andins pour redescendre au niveau de la mer.

Prochaine etape, les lignes de Nazca.

Le mois du Carnaval

De retour a la Paz, en plein carnaval, nous retrouvons avec plaisir les petits Bretons avec qui nous avions fait un bout de voyage auparavant. Nous decidons tous ensemble (nous avons un peu force Julie) de nous inscrire pour la descente de la route de la mort a velo. Pourtant c'est le reve de tous : environ 60 km a velo, mais de la descente uniquement! C'est en fait l'ancienne route qui relie La Paz a Coroico. Elle doit son surnom aux multiples accidents mortels qui s'y sont produits pendant des annees avant qu'une nouvelle route, qui suit un nouveau trace, ne soit construite.

Nous debutons la descente a environ 4800m d'altitude. Bien entendu, il pleut. Nous voila partis pour 4 heures de descente dont une premiere partie avec le trafic local sur la nouvelle route goudronnee. Apres environ 10 minutes, nous ne pouvons plus sentir nos mains completement gelees. La Julie est au bord de l'abandon, elle fait un peu la tete.

Apres cette mise en jambes, nous troquons le goudron pour le pierrier. Il n'y a quasiment plus de circulation, mais ce n'est pas plus facile, au contraire. Nous voila partis sur l'ancienne route de terre pour Coroico, les Bretons et Jerome devant, Julie cramponnee aux freins juste avant la voiture balai.

La route est belle et dangereuse, etroite et entouree de ravins vertigineux, dont certains atteignent les 1000m, on a du mal a imaginer comment les bus pouvaient y passer il y a encore quelques annees. Et quand on pense que certains l'utilisent encore pour economiser 7 km, on ne comprend pas. Partis de 4800m d'altitude pour arriver a 1200m, nous passons d'un decor montagneux a une vegetation tropicale luxuriante. La pluie n'a pas cesse durant toute la descente. Nous avons bien mange de la boue et sommes arrives trempes jusqu'a l'os a destination.

Ayant survecu a la route de la mort, nous decidons avec nos compagnons de voyage de poursuivre notre route en direction de Copacabana, sur le lac Titicaca et non au Bresil, pour nous rendre sur l'Isla del Sol, un haut lieu de la culture Inca. A Copacabana, c'est encore et toujours le carnaval. Le carnaval en Bolivie c'est une institution. Il dure au minimum 1 mois. L'alcool y coule a flot, les fanfares jouent a tue-tete sur des rythmes effrennes et les danseuses tournent et tournent toute la journee et une bonne partie de la nuit, heure tardive ou elles ramenent leurs maris bien imbibes a la maison sans oublier de faire des pauses pipi au beau milieu de la rue.

Pour feter notre carnaval, nous prenons le risque de manger notre premiere fondue depuis le debut du voyage. Verdict, pas mauvais, mais c'est pas une fondue!

Puis nous partons pour l'Isla del Sol que nous prenons le temps de visiter.

Nous arrivons au sud de l'ile dans le village de Yumani ou nous passons la nuit. le lendemain, nous cheminons sur la crete jusqu'a la pointe nord de l'ile ou se trouvent encore des vestiges Incas. Le plus impressionnant sur l'Ile, ce sont les cultures en terrasse. La quasi-totalite des collines a ete amenagee. On y cultive encore de nos jours, quinoa, patates, tomates, haricots... c'est un vrai jardin de cocagne. Au nord de l'ile comme au sud, c'est encore et toujours, vous l'avez devine, CARNAVAL! Il est difficile de trouver a manger car tout le monde est occupe a faire la fete.

Au petit matin, 9h00, apres un petit dejeuner vue sur le lac, nous empruntons le chemin de la cote pour retourner a la pointe sud de l'Ile afin de prendre le bateau qui nous ramenera a Copacabana ou nous passons nos derniers moment en Bolivie en compagnie de nos copains.

Prochaine etape, le Perou.

lundi 2 mars 2009

Les petites bebetes de Madidi



Apres tous ces efforts, Julie se dit que c'est le moment d'utiliser son bon d'anniversaire de ses copains Corinne et Patrick. Une nuit dans un palace, ou dans le cas precis quatre nuits dans la jungle. Mais pas a meme le sol sans moustiquaire, non non non, un sejour dans un eco-lodge au coeur du Parc National Madidi. La classe.

Nous prenons un vol de 45 min qui nous epargne les 20 heures de bus pour nous rendre a Rurrenabaque. Le vol en soi est deja assez spectaculaire, un tout petit avion de 20 places decolle de La Paz a 3660 m, passe entre les pics de la Cordillera Real (salut le Huyana Potosi, Julie aura quand meme vu le sommet ;-) survole la region fertile des Yungas pour atterrir sur une piste d'herbe au milieu de la foret amazonienne. Nous voila a 350 m d'altitude, dans une touffeur tropicale bien agreable apres les frimas de la Paz.

Le lendemain matin a 7h, nous sommes prets. Il pleut des cordes, on enfile les ponchos chinois et en route pour le fleuve en compagnie de notre guide Ricardo. C'est parti pour 6 h de navigation a contre-courant sur le Rio Beni, puis le Rio Tuichi, rivieres brunes qui serpentent au coeur de la foret pour se jeter plus loin dans l'Amazone. Nous entrons dans la Parc Madidi, 1.9 millions d'hectares de foret tropicale d'une exceptionnelle biodiversite. Nous sommes aux aguets, Jerome l'oeil affute apercoit un couple de toucans perche en haut d'un arbre. Nous commencons deja a nous faire piquer par des betes...


Une fois arrives a bon port, il nous faut encore marcher une demi-heure sur un sentier forestier ou l'on apercoit deja quantite d'insectes pour arriver enfin a Chalalan. Nous sommes au coeur de la foret, au bord d'un petit lac ou nagent quelques caimans apparemment innoffensifs. Les bungalows en bois construits par la communaute locale se fondent parfaitement dans le decor, d'immenses papillons aux couleurs electriques voletent, les singes nous observent, un vrai petit air de paradis. En plus nous sommes quasiment les seuls visiteurs, on a l'impression d'avoir le site pour nous.

Les journees se passent au rythme des ballades a pied sur les sentiers humides ou a la rame sur le lac immobile, a la recherche de vie sauvage, de jour comme de nuit. Le tout ponctue par de fabuleux repas et de reposantes siestes sous notre moustiquaire berces par le pouls de la jungle. Nous voyons des singes capucins, des singes araignees, des perroquets, des caimans, des fourmis de toutes les tailles, une enorme tarentule noire velue, un boa, des pecaris, des grenouilles et... beaucoup de moustiques.


C'est a contre coeur que nous quittons la foret pour retourner a La Paz soigner nos piqures.


Merci les copains!