vendredi 30 janvier 2009

En route pour la Bretagne


Nous avons reussi a quitter El Chalten !
En compagnie de quatre petits francais, Sebastien, Sandrine, Vincent et Laurence, nous sommes remontes sur la mythique route 40 jusqu'a Los Antiguos puis Chile Chico au .... Chili.

Au revoir la Patagonie du Sud et ses glaciers feeriques.


Enfin, arrives a Coyahique, nous sommes encore bloques pour deux autres jours. Nous en profitons pour visiter la reserve naturelle ou l'on espere bien voir un puma. On aura surtout vu des taons, mais la ballade dans la foret centenaire en valait la peine.

Le deuxieme jour, Jerome decide d'aller pecher a la mouche. Il est parti pour une demi-journee de peche sportive de 7h avec un guide qui lui a appris les techniques de base pour attrapper de belles truites. Il a meme pu porter les bottes geantes, la classe.

Notre bateau, le Don Baldo arrive a 3h00 du matin avec plusieurs heures de retard. Pour une fois, c'est a notre plus grande joie, nous allons voyager dans les fjords de jour et non de nuit comme prevu.
C'est une traversee de 26h00 pour rallier l'ile de Chiloe. Les fjords sont impressionnants et regorgent de vie. Dauphins, pingouins, phoques, cormorans et baleines (que nous n'avons pas vues). Nous faisons escale dans des villages pittoresques et reellement coupes du monde. On se sent encore plus "al fin del Mundo" ici qu'a Ushuaia. C'est avec plein de belles images en tete que nous arrivons a Quellon, port de pecheurs au sud de Chiloe.

Nous retrouvons Sebastien, notre copain de la montagne noire, a Castro, au coeur de l'Ile. Nos quatre petits Francais continuent leurs routes de leur cote pendant que nous explorons l'ile.

Nous avons loue une voiture pour visiter l'Ile. Notre chauffeur, ex co-pilote de rallye, n'ose pas trop pousser. La garantie est sur la carte de Jerome!!!

Avec ses vaches laitieres, l'ile ressemble a un bocage normand. L'ile et ses ilots recoivent 241 jours de pluie par an. Avec ses grandes marees, ses bateaux de peche et ses huitres, elle a aussi de vrais airs de Bretagne.

Chiloe est egalement connue pour ses eglises en bois dont 16 sont classees au patrimoine mondial de l'Unesco. Il faut dire que les eglises etaient entierement concues en bois. Pas meme un clou.

Apres quatre jours avec notre copain, nous devons deja nous separer. Ce petit veinard va a El Chalten par la Carretera Australe. De notre cote, nous passons deux jours a Puerto Varas au pied du Volcan Osorno avant de prendre notre vol pour San Pedro de Atacama.

jeudi 15 janvier 2009

Los Glaciares


Nous avons repris la route du nord pour le parc Torres del Paine. Bon ca n'a pas ete si simple. Les bus sont tous bondes et il nous faut passer par une petite bourgade du nom de Rio Turbio. Ca nous fait tout de meme un petit detour de 8h. On organise notre transfert avec notre auberge qui doit venir nous chercher a la douane chilienne a minuit. Arrives a Rio Turbio avec 2h de retard, nous prenons un taxi pour la douane. Bien entendu, tracasseries administratives obligent, le taxi ne peut pas aller jusqu'a la douane chilienne distante de 4km. Le douanier nous dit que nous pouvons marcher... Grrrr!!! La nous mendions une place dans "la voiture"presente a la douane a cette heure. Sympa, ils nous deposent a la douane chilienne ou bien entendu notre auberge ne nous a pas attendus. Notre voiture non plus. Heureusement une autre voiture arrive a ce moment et nous sautons pour l'occasion. Pas moyen de dormir a la douane. Super, c'est parti a 140km/h sur les routes de montagnes. En deux temps trois mouvement nous voila a Puerto Natales. Heureusement que nous avions un franc suisse car c'est la seule chose qu'il a bien voulu accepter. Notre aubergiste nous ouvre la porte et nous nous ecrasons dans un lit douillet a 2h30 du matin apres 22 heures de voyage.

Puerto Natales, point de depart pour Torres del Paine, capitale chilienne du trekking, nous reserve encore quelques petites surprises. Nous optons pour le "W", parcours de 5 jours qui serpente au pied du massif des Torres del Paine. Tous les refuges sont complets. Nous devons donc louer une tente et tout le barda. Qui va la porter? Jerome bien sur. Pour compenser, nous decidons de prendre les repas dans les refuges. C'est tout ca de moins que Julie aura a porter.

Preparation : une bonne tente (on croyait), deux gros gros sacs de couchage, et nous voila partis pour 5 jours de marche. On a quand-meme fait pas mal de treks depuis que Julie avait pete un plomb au Kirghizstan;-).

La meteo ne s'annoncait pas bonne. Et pour une fois, ils ne se sont pas trompes. Nous debarquons du bateau pour notre premiere journee de marche et ne voila pas que le ciel nous tombe sur la tete. Les paysages sont nouveaux pour nous. Les icebergs d'un bleu magnifique flottent sur le lac gris. Quand nous touchons au but, le glacier Grey est la imposant devant nous. C'est la premiere fois que nous voyons un glacier de cette envergure et qui termine sa course dans un lac. Nous sommes recompenses de nos efforts sous la pluie.

Arrives a notre premiere ere de camping, nous sommes trempes, il fait froid et il est difficile de se rechauffer. Nous allons nous inscrire pour le repas du soir et ... surprise, c'est complet. Changement de plan. Puree lyophilisee et parmesan, Miam Miam. Changement de technique, on va devoir se preparer a manger pendant 5 jours. Heureusement nous rencontrons un couple de Francais, Aurelie et Baptiste, qui a des casseroles, mais pas de bruleur. Nous avons un bruleur mais pas de gaz ni de casseroles. Un couple Irlando-Neo-Zelandais vient a notre rescousse et nous donne genereusement 2 bombonnes de gaz. L'equipe est fusionnee et nous poursuivons notre chemin ensemble.

Le lendemain matin, nous profitons d'une petite accalmie pour plier notre tente, qui bien entendu n'etait pas tout a fait etanche. Nous laissons nos sacs mouilles pour aller contempler le glacier de plus pres. Wouah, ces bleus, ces crevasses et ces bruits!
Nous partons ensuite pour notre deuxieme etape, le campement Italiano. Encore une journee de marche sous la pluie. Nous en avons un peu ras le bol. Arrives au camp, il fait un froid de canard et impossible de se rechauffer. Nous essayons la technique de Simon, Dry it on, soit, quand tes affaires sont mouillees, portes-les pour les faire secher. Jerome monte la tente, Julie etant transie de froid, et nous essayons tant bien que mal de trouver une place sous l'abri bonde.

Apres une nuit humide et froide dans nos sacs de couchage mouilles, nous nous reveillons avec un temps plus clement. Pas de pluie enfin. Il y a un vent a decorner les boeufs. Cela nous permet de secher toutes nos affaires en un clin d'oeil. Nous partons pour la vallee des francais d'ou nous contemplons les "Cuernos", un glacier ou quelques avalanches impressionnantes se produisent et les iles sur le lac bleu en contrebas. La force du vent nous oblige a nous accrocher ou a nous asseoir.

Cette journee sans pluie nous remonte le moral et nous poursuivons notre chemin le long du lac jusqu'a notre prochain campement, Los Cuernos. La ballade est agreable, la vue degagee et nous marchons sur les rives du lac, que du bonheur!

Le lendemain matin, le soleil brille pour notre plus grosse journee du parcours. Heureusement que nous avions pris la creme solaire (nous doutions de son utilite les premiers jours). C'est encore une journee tres agreable qui nous amene au pied des Torres, le clou du trek. Ca monte, mais les condors virevoltent au dessus de nos tetes, un petit plus. Nous decidons de dormir au camp de base pour faire l'ascension le lendemain avant le lever du jour.

3h30 du matin. Bib bip bip... C'est l'heure de mettre tous ses habits et la frontale pour grimper au sommet. C'est prometteur, les etoiles sont la. Apres un peu moins de 40 min nous voila arrives devant ces magnifiques tours. Comble du luxe, nous nous preparons un petit cafe au rechaud a gaz avant le lever du soleil. Le vent, la pluie, le froid et les longues heures de marche sont oublies devant ce spectacle. Nous avons beaucoup de chance de voir le soleil se lever sur les tours. Nous retournons au camp de base prendre notre petit dejeuner et prenons la route du retour sous le ciel bleu.

Le soir venu, nous nous offrons un bon gros steak en compagnie de nos copains de rando.

Apres une journee de repos bien venue, nous reprenons la route avec nos amis. Direction El Calafate en passant par le Glacier Perito Moreno. La glace nous offre sous le soleil des reflets bleus encore plus intenses. Nous pouvons admirer ce monstre de pres et voyons meme un gros morceau de glace se detacher et tomber dans le lac avec fracas. C'est un des rares glaciers qui ne regresse pas.



Tout eblouis de ce spectacle, nous desirons vraiment voir un glacier d'encore plus pres. La decision est prise, nous partons le lendemain pour El Chalten ou nous organisons une marche sur le Glacier Grande. Apres une marche d'approche de trois heures et une tyrolienne, nous chaussons les crampons pour notre premier contact avec la glace. C'est une experience incroyable, ces canyons, rivieres, trous, crevasse. Le glacier est vivant sous nos pieds. A la pause pique nique, nous nous essayons a l'escalade sur glace que Julie maitrise un peu mieux que Jerome (pour excuser Jerome, ses crampons ne sont pas adaptes a ses grands pieds).

Notre organisation etant toujours tres aleatoire, nous voila a nouveau bloques 4 jours sans bus avec une meteo execrable. Bon, comme ca on a le temps pour un petit message sur notre blog.

Prochaine etape, la Carretera Australe.

samedi 3 janvier 2009

Latitude 54 - fin del mundo

Hola los amigos! Cette fois on s'y est mis, on parle certes comme des chevres et toujours au present, mais jusque la on arrive toujours a se faire comprendre (il faut dire que l'on continue a mimer beaucoup, au top pour le cranium!).

Nous sommes donc arrives dans la ville tentaculaire de Buenos Aires mi-decembre. Apres les iles ca fait quand meme un choc. Nous en avons arpente les rues pendant 4 jours, quasiment non-stop! Nous avons loue un petit appart super sympa en plein centre, ca fait du bien d'avoir un petit "chez soi" ou poser ses valises (ou plutot ses sacs a dos, toujours trop lourds...). Apres une journee d'acclimatation au bruit de la circulation, au traffic incessant, a la chaleur et a la pollution, nous avons fini par beaucoup aimer cette ville moderne et vivante.
Mais au bout de 4 jours, l'appel du large se fait sentir. Les baleines nous appellent. Nous prenons un bus de nuit pour 20h de route jusqu'a Puerto Madryn, a quelques kilometres de la mythique peninsule de Valdes qui nous a fait tant rever.

En Argentine nous avons decouvert un nouveau metier : hotesse de terre, ou plutot stewart de bus, car jusqu'a maintenant on n'a ete servis que par des hommes. Les bus dans ce pays sont une veritable institution, et c'est la grande classe. Les meilleurs bus que l'on ait jamais vus. Le petit stewart s'occupe de tout, distribuer les couvertures, mettre le film, servir les plateaux repas... Bon, pour les plateaux repas il faut quand meme etre patient, et ne pas avoir trop faim. La premiere fois nous n'etions pas surs d'avoir a manger, a 22h Julie a insiste pour attaquer les sandwiches, 10 min plus tard on nous servait les plateaux. En gros le bus en Argentine c'est comme dans l'avion, sauf que tu as de la place pour les jambes.

C'est donc presque frais comme des gardons que nous arrivons a bon port.

Des le lendemain nous partons explorer la peninsule de Valdes, ses colonies de lions de mer, elephants de mer, pingouins, orques et baleines franches. Nous sommes a la toute fin de la saison pour les baleines qui sont venues mettre bas dans la baie et qui repartent mi-decembre pour le grand sud avec leur baleineau. Il n'en reste qu'une, et c'est Julie qui a la chance d'embarquer sur le bateau pour son petit cadeau de Noel :-) Ces animaux sont tellement impressionants, il n'y a pas de mots. Le baleineau curieux passe et repasse sous le bateau, il doit deja faire dans les 9 metres! Sa mere mesure 15 metres environ, les voir de si pres moteur eteint et les entendre souffler reste un spectacle magique et inoubliable.

Nous allons ensuite observer les colonies de lions de mer. D'ici mars, les petits seront assez grands pour leur premiere mise a l'eau. Et c'est la que les orques les attendront au tournant. La pointe nord de la peninsule de Valdes est un des seuls endroit au monde ou sept orques ont coutume de chasser si pres du rivage qu'ils prennent le risque de s'echouer. Voila, il faudra revenir en mars, un jour...


Autre decouverte, l'Argentine, c'est cher, et les prix augmentent constamment, de jour en jour. Nous sommes contraints de retourner dans une auberge de jeunesse (plus jamais on avait dit!), et en dortoir a 8 en plus. Heureusement l'ambiance est sympa et nous rencontrons d'autres voyageurs avec qui nous fetons Noel. Le soir, la communaute francophone de l'auberge (les autres se sont curieusement prepares a manger tous seuls dans leur coin a 18h30) se reunit. Le Quebec, la France et la Suisse partagent leurs plats et leurs bouteilles pour un Noel pas comme les autres.
Puis nous passons une journee a Punta Tomba ou niche une colonie de 800,000 pingouins de Magellan. Spectacle garanti. Le sentier chemine au milieu de la colonie, avec priorite absolue au pingouin! Nous les observons inlassablement revenir de la peche, nourrir leurs petits, retourner a la mer. Allez, voila un petit apercu pour vous rendre, tout comme nous, dingues de pingouins!

Nous reprenons ensuite la route pour Ushuaia, a 30 heures de bus de la. Le trajet est long, d'autant qu'il nous faut traverser le Chili et donc passer deux fois la douane. Quand on arrive enfin a Ushuaia, on a litteralementl'impression d'arriver au bout du monde. L'Antarctique nous nargue a 1000 km de la, mais malgre tous nos efforts pour trouver une croisiere "last-minute" rien n'est a moins de 4500 USD... Absolument inabordable donc. Nous sommes a la latitude 54 sud, le point le plus austral de notre voyage. C'est l'ete mais il fait froid et la neige recouvre les sommets alentours. Les journees sont longues avec seulement 4 h de nuit, nuits blanches a Ushuaia. D'ailleurs on ne dort pas beaucoup a Ushuaia, d'abord a cause des dortoirs (encore) et puis aussi parce qu'on y passe Nouvel An.
Dans le premier dortoir nous rencontrons Johanna et Gael, deux jeunes genevois avec qui nous passons ces quelques jours au grand sud. Le monde est petit quand meme! Au programme, ballade sur le sentier costal du Parc National de la Terre de Feu, organisation du Nouvel An bien-sur, et navigation a la voile sur le canal de Beagle.
Voila, l'annee 2009 commence fort bien pour nous. On vous la souhaite a tous aussi belle et flamboyante que nos premiers jours en Terre de Feu.